Ce que nous faisons machinalement n’est jamais neutre. Hier soir, j’ai retrouvé la mémoire de gestes enfouis depuis des années. Cette expérience m’a rappelé combien nos habitudes peuvent être à la fois des ressources, des protections… et des chemins de transformation.
L’énergie de l’automne et du métal nous invite au dépouillement, au tri, à laisser partir ce qui est ancien. Elle met aussi en lumière la tristesse, la culpabilité, mais également l’intégrité et la cohérence avec soi.
Dans mes réflexions, je prends conscience à quel point la culpabilité fait partie de mon chemin. Elle s’est inscrite tôt, à travers les injonctions reçues, les attentes des autres, cette impression de valoir moins que les autres, d’être en décalage avec ce que l’on attendait de moi. Comme un poids qui abaisse, une comparaison qui me place toujours en retrait. Et aujourd’hui encore, cette empreinte se réveille quand je me rends compte que je ne suis pas toujours intègre ou cohérente… Mais souvent parce que je me fixe des objectifs inatteignables, par exigence et dureté envers moi-même.
Il y a quelque chose de profondément transformateur dans les rituels et les cérémonies. Que ce soit dans les cercles que je guide — comme les cérémonies Cacao — ou dans ceux que je reçois, je suis toujours émerveillée par ce qui se vit.
Dans ces espaces, rien n’est jamais laissé au hasard. Les rencontres, les énergies traversées, les émotions qui émergent, les prises de conscience… tout se déploie avec une justesse qui me touche profondément. C’est comme si l’énergie s’adaptait à chacun, comme si la “médecine” se révélait exactement de la façon dont nous en avions besoin.
Les ancêtres ne sont pas seulement un souvenir ou une mémoire lointaine. Ils vivent en nous, dans nos cellules, nos élans, nos peurs, nos choix parfois inexplicables. Honorer nos ancêtres, c’est leur redonner une place juste, pacifier les liens encore douloureux, et retrouver l’appui des présences bienveillantes qui nous accompagnent. C’est aussi reconnaître que certaines charges ne nous appartiennent plus et qu’il est temps de les déposer.